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Doctrine Monroe

Le "corollaire Roosevelt" à la Doctrine de Monroe

 

6a0ce210.jpg06 décembre 1904 : Theodor Roosevelt, le belliciste américain, ajoute le fameux « corollaire Roosevelt » à la Doctrine de Monroe, proclamée en 1823. Il s’agit d’une interprétation expansionniste de cette Doctrine. Elle complète la précédente batterie de principes agressifs et bellicistes qu’avait énoncé trois ans auparavant « Teddy » Roosevelt, sous le nom de « Doctrine du Big Stick » ou « Doctrine du gros bâton ».

Cette doctrine réfute le principe même de neutralité, qui existe en droit international. Les États-Unis déclaraient, par la bouche de leur futur président, ne pas accepter qu’une puissance, quelle qu’elle soit, puisse s’opposer frontalement à leurs intérêts ni même puisse se déclarer tout simplement neutre et se désintéresser, sine ira nec metu, du point de vue américain, puisse ne pas applaudir à chaque geste agressif de Washington contre une autre nation de la planète. Roosevelt justifiait ainsi l’agression commise en 1898 contre l’Espagne, à Cuba et aux Philippines, et anticipait ses projets d’expansion dans la zone du Canal à Panama. Roosevelt ne cachait pas ses visées pan-américanistes sur l’Amérique latine, ce qui a immédiatement soulevé une vague d’indignation en Europe, évidemment non suivie d’effets.

 

Doctrine Monroe

 

Das Ende des Roosevelt-Mythos 

Seit langem macht es in unvoreingenommenen Fachkreisen die Runde, daß US-Präsident Franklin Delano Roosevelt während seiner Regentschaft von 1933 bis 1945 zusammen mit seinen Vertrauten einen systematischen Propagandabetrug initiierte, um in seinem Land Kriegsbegeisterung gegen das Deutsche Reich zu entfachen.

In einer jetzt der deutschen Öffentlichkeit vorgestellten Arbeit des zeitgenössischen amerikanischen Journalisten Benjamin Colby unter dem Titel Die Roosevelt-Verschwörung : Amerikanische Kriegspropaganda und Kriegshetze gegen Deutschland werden diese Zusammenhänge höchst lebendig dargestellt. Danach haben Roosevelt, seine Regierung sowie seine Berater gezielt Stimmung gegen Deutschland gemacht und somit die Amerikaner absichtsvoll in den Zweiten Weltkrieg gehetzt.

Colby, während des Zweiten Weltkrieges Journalist bei der Roosevelt-freundlichen New York Times, weist minutiös die Machenschaften und Manöver nach, mit denen die Vereinigten Staaten durch Roosevelt in den Krieg gegen die Achsenmächte gezwungen werden sollten und schließlich auch gezwungen wurden. Durch Aufrüstung und völkerrechtswidrige Waffenlieferungen an die Franzosen, Briten und Sowjets leitete Roosevelt einen wirtschaftlichen Aufschwung ein, der ihm das Präsidentenamt sicherte.

Diese zeitgeschichtliche Abrechnung aus der Feder eines Roosevelt-Journalisten ist eine notwendige Richtigstellung und Entlarvung des verlogenen Heiligenscheins, der den US-Kriegstreiber noch immer umgibt und der von der etablierten Historikerzunft gegen die Faktenlage immer noch bewußt gepflegt wird. Das Buch ist mit seinen Feststellungen und Folgerungen Sprengstoff für zentrale Streitfragen zu Vorgeschichte und Verlauf des Zweiten Weltkrieges.

Rüdiger Gerhard, Deutsche Stimme, août 2002.

Buchempfehlung : Benjamin Colby, Die Roosevelt-Verschwörung : Amerikanische Kriegspropaganda und Kriegshetze gegen Deutschland, Broschur, 280 p.

 

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De la théologie politique américaine

C’est un paradoxe apparent de l’histoire de voir comment un nationalisme précis (et particulièrement puissant) se déclare non seulement “prophétique” mais aussi universel, tout en se matérialisant dans de nombreux actes d’expansion ou d’interventionnisme. (Anders Stephenson) *

 

L’éminent juriste allemand Carl Schmitt a ca­rac­térisé l’idéologie de l’expan­sion­nisme et de l’im­périalisme américains comme une théolo­gie politique, à la fois totali­tai­re, dogmatique et proclamée universaliste, et qui s’in­gé­nie — avec le zèle et la fer­veur d’un Torquemada — à rendre équivalents in­térêt particulier in­ter­national des États-Unis et in­té­rêt du genre humain.

Hans Morgenthau (1904-1980) remarque que l’universa­lis­me est une idéologie qui répond aux besoins de l’impéria­lis­me et de l’expansionnisme. L’ex­pansionnisme est sans cesse en opposition avec l’ordre international dominant et le statu quo existant. L’expansionnisme tend à prouver que le statu quo qu’il cherche à vaincre mérite d’être vaincu et que la légitimité morale qui, dans l’esprit de beaucoup, est attachée aux cho­ses telles qu’elles sont, sera finalement ob­ligée de céder face à un principe de plus gran­de moralité faisant appel à une nou­velle distribution de pouvoir (1).

« Dans la mesure où les idéologies typiques de l’impé­ria­lisme usent de concepts de droit, elles ne peuvent aisément faire référence de manière correcte au droit international positif, c’est-à-dire au droit international tel qu’il existe aujourd’hui. Dans le do­mai­ne du droit, c’est la doctrine du droit naturel, c’est-à-dire du droit comme il de­vrait être [et non pas tel qu'il est, ndt], qui répond aux besoins idéo­lo­giques de l’im­péria­lisme… Lorsque la politique impé­rialiste expan­sionniste n’est pas dirigée contre un sta­tu quo particulier résultant d’une guerre perdue mais fait fond sur un vacuum de puissance s'offrant à la conquête, l'arsenal idéologique moralisateur, faisant de la conquête un devoir inévitable, prend le relais d'une loi naturelle juste invoquée contre une loi positive injuste » (2).

La doctrine de la “Destinée manifeste”

L’objectif principal de l’idéologie impérialiste est d'identifier aspirations po­litiques d’une nation précise, d’une part, et lois morales qui gou­vernent l’univers, d’autre part ; nous avons là une idéologie spécifique­ment anglo-saxonne pour habiller les aspi­ra­tions particulières et les actions impérialistes d’un objectif moral, qui correspondrait aux lois de l’univers. Cette idéologie a d’abord été ty­pi­quement britannique, mais elle a été perfec­tion­née et parachevée par les États-Unis.

« Le fait que savoir que les nations soient soumises à la loi mo­rale est une chose, mais prétendre sa­voir avec as­surance ce qui est bon et mauvais dans les relations entre les nations, est d’un au­tre ressort. Il y a un mon­de de différence en­tre la croyance que toutes les nations sont sous le couvert du jugement de Dieu, impéné­trable au genre humain, et la conviction blas­phé­matrice que Dieu est toujours de son côté et que ce que cette puissance alliée à Dieu veut pour elle-même ne peut pas connaître l’é­chec, parce que cette volonté est aussi celle de Dieu » (3).

mckinl10.jpgL’exemple d’école d’un tel blasphème se re­trou­ve dans l’assertion du Président McKinley [ci-contre] qui affirmait que l’annexion des Philippines (et la série de mas­sacres de civils qui s’ensuivit) était un signe de la Providence divine. Cette con­quête et ces massacres avaient été entre­pris après que le président ait reçu un signe de la Providence. L’Amiral Dewey reven­di­quait le fait que la conquête des Philippines était un ga­ge d’approbation divine. « Il me faut dire que la main de Dieu y prenait part » (4).

Les arguments avancés pour justifier la con­quê­te des Philippines étaient centrés sur des thèmes re­ligieux. « Ces thèmes s’exprimaient par les mots De­voir et Destinée. Selon le pre­mier terme, refuser l’annexion des Philippines au­rait signifié manquer de remplir une obliga­tion solennelle. Selon le second ter­me, l’annexion des Philippines en parti­culier et l’expansion en général étaient inévitables et ir­ré­sistibles » (5). Ainsi entendu, l’expan­sion­nis­me impérial américain était une « Desti­née manifeste » sous le signe de la Providence.

Une doctrine calviniste

La doctrine calviniste devint de facto une arme idéo­lo­gique pour la guerre d’agression et l’ex­pansion­nis­me. « Les victoires rapides gagnées par les forces américaines ont renforcé les po­si­tions psycholo­gi­ques des impérialistes. L’im­pres­sion de commettre un acte répréhensible ne se renforce que si l’action contestable est suivie de revers. Inversement, la mauvaise cons­cience diminue ipso facto si le projet est exécuté avec brio. L’échec s’interprète comme une punition de la Providence ; mais la réus­si­te, telle que la décrit le schéma calviniste, est considéré comme le signe extérieur d’un état de grâce intérieur… »

« Le devoir, disait le Pré­si­dent McKinley, détermine la destinée ». Tandis que le devoir signifie que nous avons une obli­gation morale, la destinée signifie que nous al­lons certainement remplir cette obligation, que la capacité à le faire nous est inhérente. « Notre histoire a toujours été une histoire ininterrom­pue d’expansion ; notre pays était toujours par­­venu autrefois à s’étendre, ainsi il était cer­tain qu’il réus­sirait de la même façon dans le fu­tur. La force d’ex­pansion est un héritage na­tio­nal et "racial", une profonde et irréductible nécessité intérieure... La Providence a été si in­dulgente envers nous, en nous pro­curant une telle abondance de succès, que nous nous rendrions coupables si nous n’acceptions pas les res­ponsabilités qu'elle nous exhorte à as­sumer » (6).

L’impérialisme américain a développé une puis­­­sante théologie de l’élection. L’idée améri­caine d’élection historique ou providentielle, in­hérente à la Doctrine de la Destinée Mani­fes­te, fusionne Dieu et la géopolitique en un tout parfaitement instrumen­ta­lisable et apporte ainsi “légi­ti­mi­té” à la conquête et à l’expansionnisme.

Un charabia moraliste et religieux

Le charabia moral et religieux de la Doctrine de la Destinée Manifeste, si typiquement américain dans son profond primitivisme, est aisé à écarter tant il n’est qu’un bric-à-brac idéo­logique. Et pourtant, nonobstant sa nature de bric-à-brac, cet abominable bricolage est devenu l’assise de la théologie politique et de la politique étrangère américaines [s'accordant avec la vision américanocentrée du monde transmise par l'éducation au citoyen américain]. L’expansionnisme impéria­lis­te se voyait élevé au rang d’obligation positive, de devoir. Plus l’expansionnisme était im­pi­toyable, plus on le justifiait par une appro­ba­tion divine. La volonté des impérialistes amé­ricains était d’égaler la volonté de Dieu. L’im­pé­rialisme de­vint « une vertu dérivée de l’ap­pel de Dieu ». Rester en deçà équivalait à « re­jeter la direction divine ». Le Sénateur Al­bert J. Beveridge déclara un jour que « Dieu n’a pas passé son temps pour rien durant un millier d’années à préparer les peuples anglo­pho­nes pour qu’ils ne se livrent à rien d’autre qu’à une vaine et ridicule contemplation et à une au­to-admiration. Non ! Il a fait de nous les maî­tres-organisateurs du monde pour établir des systèmes ordonnés là où régnait le chaos. Il a fait de nous des virtuoses de la bonne gou­vernance pour que nous puissions, le cas é­chéant, gérer la politique chez les peuples sau­vages ou séniles » (7).

Pris dans la spirale du destin

arm10.jpgLe thème de la Destinée était un corollaire du thè­me du Devoir.  Il fut régulièrement dé­cla­ré que l’ex­pansion était le résultat d’une “tendance cosmique”, que “c’était le destin”, que c’était “la logique ine­xorable des événe­ments”, etc. La doctrine affir­mant l’ex­pan­sion comme inévitable était bien sûr depuis long­temps familière aux Américains ; nous savons tous ô com­bien la Destinée Manifeste fut invoquée au cours du XIXe siècle. Albert Weinberg souli­gne, toutefois, que cette expression prit un sens nouveau dans les années 90. Auparavant, Destinée si­gnifiait, dans son sens premier, que l’ex­pansion a­mé­ricaine, quand on le voulait, pou­vait être con­tre­carrée par d’autres qui pou­vaient se mettre en tra­vers de notre chemin.

Au cours des années 90, elle en vint à signifier que « les A­méricains ne pouvaient pas, par leur propre volonté, refuser cette expansion », car ils étaient pris, qu’ils le veuillent ou non, dans la spi­rale du destin. Toute tentative de réti­cence se trouve réfrénée : « ce n’était pas tout à fait ce que nous voulions faire ; c’était ce que nous de­vions faire. Notre agressivité conquérante se vo­yait implicitement définie comme obligatoire, — le produit non de nos propres volontés mais de la nécessité objective (ou de la volonté de Dieu) » (8). La Destinée avait toujours une desti­na­tion, cette dernière étant identifiée à l’ex­pan­sion­nisme géopolitique, et donc la source de l’impé­ria­lisme américain était la volonté de Dieu confiée aux élus en tant que Destinée.

La mythologie politique de la Doctrine Monroe

monroe10.jpgKenneth M. Coleman définit le corollaire politi­que (et géopolitique) de la doctrine de la Des­tinée Manifes­te, avatar de la doctrine Monroe, com­me une mythologie po­litique : « Une mytholo­gie politique a émergé par­mi les Nord-Amé­ri­cains pour justifier la réalité de leur hégémonie dans les Amériques. La doctrine Mon­roe con­sti­tue un exemple de création d’un mythe politique qui a accompagné la création de l’empire américain. Il apparaissait néces­saire, à l’époque, de trouver un vé­hicule rhétorique qui sug­gèrerait non point une intention expansionniste mais une abné­gation… Dès sa genèse, la doctrine Monroe a été un artifice rhétorique con­çu pour réconcilier les valeurs proclamées de désin­té­res­se­ment et d'esprit de sacrifice des Américains avec leurs intentions expansionnistes réelles qui vi­sent à réaliser leurs intérêts stratégiques et éco­nomiques majeurs. Ainsi la première carac­té­ri­stique dans la définition d’une mythologie po­litique est son actua­lité… L’hégémonie, à l'instar d'un Empire, requiert la création d’une my­tho­logie légitimante… Dans le cas d’un Empire, la mythologie doit faire raisonner les Améri­cains comme suit : « Nous vous dominons parce qu’il est dans votre intérêt que ce soit nous qui le fassions »… Dans le cas d’une hégémonie, la my­thologie doit générer la croyance que les re­lations existantes sont mutuellement bénéfiques aux parte­nai­res et que ceux qui ne les perçoivent pas ainsi sont soit  dans l'erreur soit malveillants… » (9).

Le message normatif de la Doctrine Monroe

« La mythologie politique de l’hégémonie se distingue en ce qu'elle nie l’existence de la do­mination politique et éco­no­mique. Elle rejoint néanmoins la mythologie de l’im­périalisme en ce qu’elle affirme que les re­la­tions existantes sont justes, appropriées, i­né­vitables ou encore normativement défendables ». La doctrine Monroe véhicule un mes­sa­ge normatif selon lequel « les cau­ses actuelles, dé­fendues par l’Amérique, sont ju­stes, moralement dé­fendables, et en accord avec les principes les plus élevés d’un ordre poli­ti­que supérieur à tout autre » (10) et pour lequel l’impérialisme américain sert un dessein moral plus grand : la Destinée Ma­ni­feste prédestinée par Dieu lui-même.

Kenneth M. Coleman cite Sal­va­dor de Ma­da­riaga qui décrivit la nature de la doctrine Monroe dans les termes suivants : « Je sais seulement deux choses à propos de la doc­trine Monroe : l’une est qu’aucun Américain que j’ai rencontré ne sait ce que c’est ; l’au­tre est qu’aucun Américain que j’ai rencontré ne consentirait à ce que l’on tergiverse à son pro­pos… J’en conclus que la doctrine Monroe n’est pas une doctrine mais un dogme… pas un seul dogme, mais, à bien y regarder, deux, à savoir : le dogme de l’in­faillibilité du Pré­sident américain et le dog­me de l’immaculée con­ception de la politique étrangère américaine » (11).

Les intérêts des États-Unis sont les intérêts de l’humanité toute entière

costpl10.gifLa croyance selon laquelle les Américains sont un peuple choisi par Dieu pour amorcer une expansion sans fin était in­hérente tant à la doctrine de la Des­ti­née Manifeste qu’à la doctrine Monroe. « L'expression qui exprimait ce sens de certitude morale de l’expansion géo­graphique — la “Destinée Ma­ni­fes­te” — trahissait la certitude calviniste assurée que Dieu révélera au monde ceux qui assureront Sa grâ­ce en les rendant prospères ». Si les États-Unis re­pré­sentent la Terre Promise du Peuple Élu, alors « il est presque impossible de concevoir une si­tua­tion dans laquelle les in­té­rêts du genre humain ne sont pas hautement similaires à ceux des États-Unis. En faisant mon­tre d’une telle présomption, l’oppo­si­tion à la Destinée Manifeste (des États-Unis) n’était pas une simple opposition politique — elle ne re­pré­sentait pas même une quelconque différence d’o­pinion —, elle se posait plutôt comme une hé­ré­sie contre le peuple élu par Dieu lui-même… Si les autorités des États-Unis — les autorités choisies par le peuple favorisé par Dieu lui-même — étaient en faveur d’u­ne politi­que donnée, alors critiquer la justice ou la mo­­ra­lité de cette politique s’avérait moralement im­possible » (12).

À cet égard on peut rappeler la conclusion  de Werner Sombart pour qui « le calvi­nis­me est la victoire du judaïsme sur la chrétienté » et « l’Amérique est la quin­tessence du judaïsme ». L’immoralité politique de la doctrine de la « Destinée Manifeste », l’ex­pansionnisme géopolitique derrière la doctrine Monroe conquérante de territoires et l’impérialisme économique, tel qu’il se manifeste sous la for­me de la politique des « portes ouvertes » (Open Doors Po­licy), deux options qui ont été par la suite combinées sous la dénomination de “wil­so­nisme” (Doctrine Wilson), sont en fait des traductions historiquement mal­ignes de la vieil­le immoralité talmudique, re­pérable dans l’his­toire.

C. Schmitt a fait ressortir que la transformation de la doctrine Monroe, à partir d’un Grand espace (Großraum) concret en un principe universel, autrement dit la « théologisation » d’un im­périalisme américain spécifique et particu­lier en un Monde universel et à forte puissance capitalistique, servant prétendument les intérêts du genre humain, est aussi le com­men­cement de la “théo­lo­gisation” des objectifs de la politique étrangère améri­caine (13). Ce pro­ces­sus de “théologisation” débu­ta au cours de la présidence de Théodore Roosevelt, mais le Président Woodrow Wilson fut le premier à élever la doctrine Monroe au rang d’un prin­cipe mon­dial (Weltprinzip), à véritablement “mondialiser” une doctrine qui, auparavant, était censée se li­miter au seul hé­misphère occidental, pana­mé­ricain. Dans la moralité calviniste, talmudi­que et axée sur la Prédestination de Woodrow Wilson, l’idée-projet de règne mondial (Weltherrschaft) de l’Amérique devient la substance même de son plaidoyer pour une doctrine Monroe à ap­pliquer au monde entier.

L’immoralité foncière de Wilson le “moraliste”

myboy510.jpgUn cas d'école est le slogan américain de la “De­s­tinée Manifeste” servant à accroître l’ai­re d’ap­pli­cation de la Doctrine Monroe par le biais du prin­cipe de l’autodétermination des peuples. C'est ce dernier dont usa le Président Wilson lors de la Conférence de paix de Paris (Versailles), pour étendre de fait — et sub­tilement — les sphè­res d’influence anglo-saxonne et pour créer un Cordon Sanitaire en Europe, composé d’États-tampons, autour de l’Alle­ma­gne et de la Russie Soviétique. Évi­demment, le Président Wilson, dans son em­pressement à faire va­loir en Europe le droit à l’autodétermination, n’a jamais dénoncé la doc­trine Monroe qui incarnait, à son épo­que, dans l’hémisphère américain, la né­ga­tion absolue de ce droit qu’il proclamait au bénéfice des petits peuples des anciens môles impé­riaux d’Eu­­rope centrale et orientale. En fait, ce qu’il entendait par droit à l’auto­dé­termination était déjà clairement apparu en 1914, lorsque les États-Unis, corrompant le gou­vernement élu du Mexique, bombardèrent la cité portuaire mexicaine de Vera Cruz, tuant ain­si des cen­taines de civils. Après le bombardement, qui conduisit finalement à la chute du gou­ver­ne­ment mexicain et à l’installation d’un pantin à la solde des États-Unis, le Président Wil­son, soulignant avec emphase l'iden­tité entre politique américaine et jus­tice universelle, assura au mon­de que « les États-Unis se rendirent au Mexique [renverser le gouvernement] pour rendre service à l’humanité » (14) (sic !). Le Président Wilson croyait sincèrement au rô­­le assigné aux États-U­nis par la Providence pour diriger le monde.

Aujourd’hui, si l’on regarde la situation de la You­go­slavie, on peut constater qu’une fois en­co­re le prin­cipe pseudo-universel du droit à l’au­todétermination a été utilisé comme un mo­yen idéologique pour ren­verser un statu quo existant, via un règlement fron­talier en Europe, alors que les frontières euro­péennes a­vaient été définitivement reconnues et ac­ceptées comme telles par les Accords d’Hel­sin­ki. De même, ce fameux droit à l’autodéter­mi­nation, in­ven­té jadis par Wilson, a servi à lé­gi­timer les atrocités musulmanes lors de la guer­re en Bosnie d’abord, puis celles, innom­ma­bles, des bandes armées des Albanais du Ko­sovo, en fait un équivalent européen des “Contras” du Ni­cara­gua, armés, entraînés et financés par les États-U­nis. L’Europe est désormais traitée de la même ma­nière que les anciennes ré­pu­bliques latino-amé­ri­cai­nes. [ndt : Pire, dans le cas de la Bosnie et du Ko­sovo, les dirigeants des principales puissances euro­péennes ont ap­plaudi et participé à ces horreurs, en po­sant, via les relais médiatiques, les assassins bos­niaques et albanais comme des héros de la li­berté ou des défenseurs des droits de l'hom­me]

Quand l’Allemagne hitlérienne reprenait à son compte les concepts forgés par Wilson

Ironie historique : l’Allemagne nazie em­prun­ta, en son temps, de nombreux concepts idéo­logiques venus d’Amérique. Ainsi elle fonda en un premier temps ses requêtes pour réviser le statu quo du Traité de Versailles sur le principe d’égalité que le Traité de Versailles avait violé. Comprenant que le droit international en place n’était rien d’autre que l’universalisation de l’hé­gémonie anglo-saxonne ainsi que la “théo­lo­gi­sation” d'un intérêt national par­ticulier, les juristes allemands se sont donc mis à parler d’un nouveau droit interna­tio­nal qui servirait l’intérêt national allemand, comme le droit en place servait les intérêts na­tio­naux américains. Ils usèrent égale­ment du concept d’un « Nouvel Ordre mondial juste » destiné à justifier l’expansionnisme ger­ma­nique et à préparer le renversement du sta­tu quo international, qui s’était établi après la guerre de 14-18.

Délégitimer les intérêts nationaux des autres pays

Les principes de bases de la théologie politique a­mé­ricaine peuvent se résumer comme suit :

◊ a) L’intérêt national des États-Unis est univer­sa­lisé jusqu'à devenir l’intérêt universel du genre humain ou de la communauté inter­na­tio­nale. Par conséquent, l’expansionnisme im­périaliste américain est alors considéré comme un avancement de la race hu­maine, une promo­tion de la démocratie, une lutte con­tre le totalita­ris­me, etc. Les intérêts américains, le droit in­ter­national, et la moralité internationale de­vien­nent équivalents. Ce qui sert les intérêts a­mé­ri­cains est posé, avec morgue, com­me faisant progresser la morale et le droit dans tous les cas de figure (15).

b) En conséquence de l’universalisation de l’inté­rêt na­tio­nal américain et de sa légitimation transna­tio­nale dans les institutions servant de façade de supra-légitimité, survient la délégiti­mation visible des intérêts natio­naux d'autres pays. Du fait de la doctrine Mon­roe, les pays latino-américains se virent dénier tout intérêt national distinct ou opposé à celui américain, bien qu'une analyse his­torique objective montre clairement que l’authentique intérêt na­tio­nal de ces pays est op­po­sé, en règle générale et par nécessité, à l’intérêt national des États-Unis. L’effet de la Doctrine Mon­roe fut de contraindre ces pays à cesser d’exister po­li­tiquement, en devenant des protecto­rats et des nations captives au vrai sens du ter­me.

c) Avec le Pacte Briand-Kellog, les États-Unis amor­cèrent l’étape suivante dans la globalisa­tion de leur théologie politique. Les guerres me­nées pour des intérêts nationaux diffé­rents de ceux des États-Unis sont dénoncées comme des “guerres d’agression”, tan­dis que les guerres agressives me­nées par les États-Unis sont considérées comme des “guerres justes”. Les réserves américaines concernant le Pacte de Kellog revêtent une im­portance particulière : les États-Unis se ré­servent le droit d’être seuls juges de ce qui constitue une guer­re d’agression. La doctrine américaine de reconnais­sance et de non-re­con­naissance des États est éga­le­ment signifi­ca­tive : les États-Unis se réservent le droit d’être seuls juges pour décider quel État doit être reconnu ou non et les raisons pour reconnaître un État sont son adéquation aux intérêts nationaux des États-Unis. Pour constater à quel degré d'absurdité dangereuse mais aussi grotes­que cela peut me­ner, serait éloquent l’exemple historique de la non-reconnaissance par les États-Unis de la Chine après 1949, alors qu’ils re­connaissaient le régime fantoche de Tchang Kaï-chek qu’ils avaient installé et contribué à main­te­nir. Les États-Unis ont utilisé leur doctrine de non-reconnaissance, bloquant l’admission de la Chi­ne aux Nations Unies, dans le but précis de sa­boter cette organisation et aussi plus concrètement pour s’assu­rer, par cet ar­tifice, deux sièges au Conseil de Sé­curité des Na­tions Unies, la Chine de Tchang Kaï-chek leur étant dévotement inféodée.

d) L’appropriation idéologique du concept de guer­re — et des principes de reconnaissance et de non-recon­naissance — conduit également à la dés­hu­manisation médiatique des adversaires de l’Amérique : d'ennemi qui défend des inté­rêts nationaux équivalents, il est devenu un paria international.

e) La conséquence finale du développement de la théo­logie politique américaine est l’identifi­ca­tion du droit international — le Droit des Na­tions — avec le sy­stème de l’impérialisme amé­ri­cain. Car la source de ce droit n’est, dans le “Nouvel Ordre mondial”, plus rien d’autre que la volonté géo­politique et stratégique des États-Unis. Un tel “droit international” n’est assurément plus le Droit des Nations, au sens classique et habi­tuel du terme, mais bien le droit du pays le plus fort une incarnation de l’hégémonie et de l’ex­pansionnisme amé­ricains. Dans le “Nouvel Ordre mondial”, l’intérêt national des États-Unis a été universalisé jusqu’à être l’intérêt de la communauté internationale. En outre, les États-Unis eux-mêmes, en tant que sujet transnational et omnipotent, ont été universalisés, sans pourtant cesser d’être eux-mê­mes et rien qu’eux-mêmes, en tant que représentant sans médiation la communauté mondiale elle-même.

Les autres États n’existent plus que comme entités non politiques

La théologie politique américaine est intrinsèquement incom­pa­tible non seulement avec le principe d'égalité des États et celui de leur souve­rai­neté, mais aussi avec toute or­ganisation entendant tenir un rôle international véritable, telle que les Nations U­nies. Dans le “Nouvel Ordre mondial”, un État n'a droit d'exister seulement comme entité non-po­li­tique ; les prérogatives de toute instance po­li­tique concrète, telle que définies par la ter­mi­nologie de Carl Schmitt, sont réservées uniquement aux États-Unis, de même que le droit afférent de les exercer. Et une organisation internationale ne peut exister que si elle n’est plus rien d’autre qu’un équivalent fonctionnel de l’Organisation des É­tats A­méricains (OAS soit Organization of American States), à savoir seulement une façade multilatérale pour la lé­gitimation de la volonté hé­gémonique américaine.

carr10.gifL’hi­sto­rien britannique Ed­ward Hallet Carr (1892-1982), dans son livre, The Twen­ty Years’ Crisis – 1919-1939, publié pour la première fois en 1939, remarqua que, peu avant l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, dans un dis­cours au Sénat sur les objectifs de la guerre, le Pré­sident Wilson, expliquant d'abord que les États-Unis avaient été « fondés pour le bien de l’hu­ma­nité » (16) (sic !), affirmait catégori­que­ment : « Ce sont des principes américains, ce sont des politiques amé­ricaines… Ce sont les principes du genre humain et ils doivent pré­valoir » (17). Carr souligne qu' « on observe que des dé­cla­rations de ce genre proviennent presque exclusivement d’hommes d’État et d’é­cri­vains anglo-saxons. Il est vrai que lors­qu’un éminent natio­nal-socialiste affirmait que "tout ce qui bénéficie au peuple al­lemand est juste, tout ce qui cause du tort au peu­ple allemand est mauvais", il pro­posait qua­siment la même équation entre intérêt na­tional et droit universel que celle déjà établie par Wilson pour les pays de langue an­glaise ».

Les deux explications de Carr : mystification idéologique et impérialisme culturel

Carr donne deux explications alternatives à ce pro­ces­sus d’universalisation d'un intérêt na­tional particu­lier. La première se re­trouve fréquem­ment dans la littérature poli­ti­que des pays continen­taux : elle avance que les peuples de langue anglai­se sont passés maîtres dans l’art de dissimuler leurs intérêts na­tionaux égoïstes sous le masque du bien général, et que ce genre d’hy­­po­crisie est une particularité spéciale et carac­té­ristique de l'esprit anglo-sa­xon. La seconde explication est plus sociolo­gi­que : les discours théoriques sur la moralité sociale sont tou­jours le pro­duit d’un groupe dominant, qui s’i­dentifie d’emblée à la communauté dans son ensemble et qui pos­sède des facilités déniées aux groupes ou individus subordonnés pour imposer sa vision des choses à la communauté. Les théories de la moralité internationale sont, pour les mê­mes rai­sons et en vertu du même processus, le produit des nations ou groupes de nations dominantes. Durant les cent dernières années, et plus particulièrement de­puis 1918, les nations de lan­gue anglaise ont formé le groupe dominant dans le monde ; les théories actuelles de moralité inter­na­tio­na­le ont été conçues par eux pour perpétuer leur suprématie et se sont généralement d’a­bord ex­primées dans l’idiome qui leur est pro­pre (18).

Le vocabulaire de l’émancipation

Autre aspect important de la théologie politi­que : la pratique de mythifier et d’idéaliser l’ex­pansionnisme américain pour en faire une mo­ralité internationale u­ni­verselle. Quelles sont les caractéristiques de la my­thologie uni­ver­saliste ? C’est de transformer la si­gni­fication de la réalité politique classique pour n’en faire qu’une illusion répres­sive et ainsi vider de sens et de lé­gitimité tout discours [politique] ou tout acte de ré­sistance  attenant. En d’au­tres termes, la my­tho­logie universaliste con­siste toujours à confisquer le réel, à l’é­liminer et à l’évacuer. Dans ce contexte, tout discours politique solidement construit, voire tout acte de ré­sistance, refusant cette logi­que universaliste, offrent peu de ré­sistance, car leur contenu s'est vu neutralisé. Pour pa­raphraser Roland Barthes (19), la théologie politique est expansive ; elle s’invente el­le-mê­me sans cesse. Elle s'empare de tout ce qui compte pour elle, aussi bien des aspects des relations internationales, de la di­plomatie, que du droit international. Les pays opprimés ne sont rien : ils ne peuvent produire qu’un seul langage, celui de leur é­mancipation le cas échéant, or cette éman­cipation a par avance déjà été dé­légitimée. L’oppres­seur, en l’oc­cur­rence les États-Unis, sont tout, son langage politico-théologique a été élevé au rang de dog­me. En d’autres termes, dans le cadre de la théo­logie politique, les États-Unis ont le droit exclu­sif de produire un méta-langage, celui qui vise à pérenniser l’hégémonie américaine. La théo­logie politique, en tant que mythe, nie le caractère empirique de la réa­lité politique. Par conséquent, toute résistance à celle-ci se doit de reprendre à nouveaux frais la réalité em­pirique et de l'émanciper.

Un méta-langage qui accepte pour argent comptant les slogans de la propagande

propag10.jpgAu cours de l’expansion­nis­me a­mé­ricain, déjà tout entier contenu dans la doctrine Monroe et ses nombreuses extensions, en particulier durant la Guerre Froi­de avec sa justifi­ca­tion idéologique donnée dans des documents tels le NSC-68, une destruction et une idéolo­gi­sation du langage politique furent accomplies. L’histoire de la Guerre Froide est l’histoire de l’effondrement de l’anglais américain en un jargon propagandiste pan-américain, avec sa propension à prendre pour ar­gent comptant pour les slogans, les simplifications, les mensonges et les clichés pompeux tels que le “totalitarisme”, la “défense de la dé­mo­cra­tie”, le “péril rouge”, etc. L’expansionnisme américain, propagande de guerre des machina­tions co­lo­niales de la perfide Washington, formata le langage de manière à répondre précisément au besoin de laisser libre cours à sa sauvagerie déguisée en universalisme au service de l’humanité. L'objectif préventif était de délégitimer toute résistance potentielle et de légitimer sa soif de conquête et d'hégémonie. Les États-Unis ont imposé une subversion planétaire du lan­gage et c’est sur la base de cette gigan­tes­que falsification que l’Améri­que contemporaine a été éduquée.

Un gigantesque mur de mythes

Pour paraphraser George Steiner, les diri­geants de l’Amérique ont élevé entre l’es­prit américain et la réalité empirique un gigan­tesque « mur de mythes ». Progressivement les mots ont perdu leur sens ori­ginel et acquis les contenus sémantiques propres à la théologie politique universaliste. Le langage est devenu une falsi­fi­cation générale, à tel point qu’il n’est plus ca­pable de saisir ou de restituer la vérité. Les mots sont devenus des instruments de men­son­ge et de désinformation, des convoyeurs de fausseté, servant à bétonner l’hégé­monie. « Le langage n’a pas seulement été contaminé par cette bestialité déchaînée, il a été sommé d’imposer les innombrables mensonges [de la propagande] » (20), de persuader, jusqu'à l'endoctrinement, les Amé­ricains que les nombreux actes de subversion des nations et du droit international ainsi que les a­gressions militaires et les crimes de guerre en Co­rée, au Vietnam et, plus récemment, au Panama et en Irak, ont ser­vi la cause des grands principes “hu­manitai­res”. La subversion du langage par la théo­logie politique américaine n'a pas seulement rendu la vérité empirique inexprimable, elle a aussi érigé une enceinte de non-dits et de duperie et aussi facilité l’effondrement de la langue anglaise, héritée de l’histoire, au profit du jar­gon panaméricain, pure fabrication récente. Et lorsque la langue « a été infectée de faussetés, seule la vérité la plus drastique peut la purger » (21).

Des torrents de parlottes moralisantes

annuit11.gifIl existe un phénomène américain très particulier que l’on ne retrouve pas en Europe : un Hom­me de Dieu — d’ordinaire un prêcheur — qui s’a­vère escroc. Eh bien, dans l’arène politique, après la fin de la Pre­mière Guerre mondiale, le Président Wilson était un de ces “Hommes de Dieu” qui voilait l’expansionnis­me américain par des torrents de parlottes morali­santes. Pour Wilson, les États-Unis détenaient un rôle assigné par la Providence, celui de di­riger le monde. Le wilsonisme fut l’origine et la per­sonnification du totalitarisme améri­cain universa­liste. À présent, dans l’après-Guer­re Froide et l’a­près-Yalta, nous avons af­faire à un nouveau Wilson, un petit Wilson, soit le Président Clinton, qui, à son tour, ré­veil­le le torrent de parlottes moralisantes de son prédécesseur ; lui aussi se pose comme “Hom­me de Dieu”, et a pris sa place dans la cour­se à l’ex­pan­sionnisme universaliste, de fac­ture néo-wilsonienne, en utilisant la même vieille notion de Destinée Ma­nifeste et la mê­me théologie politique, cette fois sous les ori­peaux du “Nouvel Ordre mondial”. Mais une fois de plus, les concepts de la théologie poli­ti­que universaliste américaine se dévoilent pour ce qu’ils sont : l’opium de la communauté in­ter­na­tio­nale.

► Nikolaj-Klaus von Kreitor [1946-2003], Nouvelles de Synergies Européennes n°55-56, 2002.

(tr. fr. : LA, légèrement remaniée pour notre entrée) [1ère VF paru dans NSE] [Version anglaise / ou ici]

◘ Notes :

* Anders Stephenson, Manifest Destiny. American expansion and the Empire of Right (Hill and Wang, New-York, 1995).

  • (1) Hans J. Morgenthau, Politics Among Nations, A. Knopf, New-York, 1948, p. 64.
  • (2) H. J. Morgenthau, ibid., p. 65.
  • (3) H. J. Morgenthau, Politics Among Nations, aux édi­tions Stanley Hoffman ; Contemporary Theory in Inter­natio­nal Relations, Prentice Hall, Inc, Englewood Cliffs, 1960, p. 61.
  • (4) Louis A. Coolidge, An Old Fashioned Senator : Orville H. Platt, New-York, 1910, p. 302.
  • (5) Richard Hofstadter, The Paranoid Style in American Poli­tics, Univ. of Chicago Press, 1965, p. 174.
  • (6) R. Hofstadter, ibid., pp. 175-177.
  • (7) Claude G. Bowers, Beveridge and the Progressive Era, New-York, 1932, p. 121.
  • (8) R. Hofstadter, ibid., p. 177.
  • (9) K. M. Coleman, « The Political Mythology of the Monroe Doctrine : Reflections on the Social Psychology of Hegemony », in Latin America, the United States, and the Inter-American system, Westview Press, 1980, pp. 99, 100, 110.
  • (10) M. Coleman, ibid., pp. 97, 103.
  • (11) M. Coleman, ibid., p. 102. Coleman cite Salvado de Madariaga, Latin America Between the Eagle and the Bear (Praeger, New-York, 1962) p. 74.
  • (12) Coleman, ibid. pp. 105, 109.
  • (13) C. Schmitt, « Großraum gegen Universalismus : Der völkerrechtliche Kampf um die Monroe-Doktrin » (article de 1939), in : Positionen und Begriff : im Kampf mit Weimar - Genf - Versailles 1923-1939 (Hamburg, 1940) ; tr. fr R. Kirchhof : « Grand espace contre universalisme. Le conflit sur la doctrine de Monroe en droit international » in : Du politique : « Légalité et légitimité » et autres essais, Pardès, 1990, pp. 127-136. Cf. également Völkerrechtliche Grossraumordnung, Berlin, Deutscher Rechtsverl., 1939, p. 43 : « En droit international, les concepts généraux, universels, qui embrasent le monde entier sont les armes typiques de l’interventionnisme. »
  • (14) Edward Hallet Carr, The Twenty Year’s Crisis 1919-1939 (Harper Torchbooks, New-York, 1964) p. 78 ; aussi R.S. Baker, Public Papers of Woodrow Wilson : The New Democracy.
  • (15) Voir sur ce sujet : Kenneth W. Thompson, Toynbee and the Theory of International Poitics, aux editions Hoffman, Contemporary Theory in International Relations, ibid., p. 97.
  • (16) Public Papers of Woodrow Wilson : The New Democracy, Ed. R. S. Baker, pp. 318-319.
  • (17) E. Hallet Carr, The Twenty Year Crisis, ibid. p. 79 ; aussi Toynbee, Survey of International Affairs, 1936, p. 319.
  • (18) E. Hallet Carr, ibid., pp. 79, 80.
  • (19) Roland Barthes, Mythologies (Hill and Wang, New-York, 1987) pp. 131, 148, 149.
  • (20) Georg Steiner, A Reader (Oxford Univ. Press, New-York, 1984), p. 212. Tr. fr. : « Le miracle creux » (The Hollow Miracle, 1959), repris dans Langage et silence.
  • (21) G. Steiner, ibid. p. 219.
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